L’islam étant une religion réaliste, qui tient compte des différents aspects de la vie, il ne limite pas ses prescriptions au seul domaine spirituel. En effet, le troisième pilier de l’islam est un acte participant à l’amélioration de la sphère sociale et communautaire. Toutes les religions appellent leurs fidèles à faire preuve de générosité.

L’islam se distingue des autres en faisant de cet acte une obligation incontournable pour tout croyant jouissant d’une situation aisée. En effet, le croyant possédant plus du minimum imposable est dans l’obligation de donner aux pauvres et aux démunis au moins 2,5% de ses richesses chaque année.Cependant, cette aumône n’est pas considérée en islam comme une obole offerte au pauvre par le riche, mais bien comme un droit des pauvres sur les biens des riches. Il s’agit donc d’une imposition destinée à faire régner la solidarité et la coopération, deux bases sur lesquelles se fonde toute société juste.
"Ô les croyants ! Dépensez des meilleures choses que vous avez gagnées et des récoltes que Nous avons fait sortir de la terre pour vous. Et ne vous tournez pas vers ce qui est vil pour en faire dépense. Ne donnez pas ce que vous-mêmes n’accepteriez qu’en fermant les yeux ! Et sachez que Dieu n’a besoin de rien et qu’Il est digne de louange." (Al Baqarah-267)
Les textes de l’islam nous informent que les riches ayant refusé de partager leurs biens et de verser l’aumône verront, le Jour du Jugement, leurs biens se retourner contre eux et les piétiner. Car l’islam enseigne que les biens et les richesses appartiennent à Dieu, le riche ne doit donc sa fortune qu’à son Créateur. S’il se montre avare et refuse de partager ce que Dieu lui a donné, il est alors menacé de tout perdre, ici et/ou dans l’au-delà. Mais attention, il ne faut pas voir dans l’institution de l’aumône une volonté de maintenir, voire de cautionner, les inégalités sociales.

L’islam permet de s’enrichir tant que le riche acquiert ses biens de façon licite et honnête et tant qu’il aide les pauvres et les nécessiteux. Dans le même temps, l’islam appelle les pauvres à déployer tous leurs efforts pour sortir de leur condition et à lutter contre les injustices quand elles sont la cause de leur pauvreté. En dehors du versement annuel de cette aumône obligatoire, les croyants sont encouragés à venir en aide aux démunis et aux faibles toute l’année. Pour encourager les croyants à faire des dons, l’islam en fait un moyen de se voir pardonner les fautes et les péchés commis.
Le Prophète Muhammad ﷺ a dit : « L’aumône éteint les péchés comme l’eau éteint le feu. »
On constate donc que même les actes ayant une portée d’entraide sociale, gardent un lien spirituel avec Dieu. Ainsi, en aidant les pauvres et les faibles, je deviens également meilleur dans ma relation avec Dieu. L’avarice est fortement condamnée par les textes de l’islam. Le Prophète nous informe : « Ne ferme jamais le couvercle de ta caisse sinon Dieu te ferme le couvercle de la Sienne. »